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Vendredi 15 et samedi 16 mars 2019 - Colloque international Clément Rosset

Catégorie
Journées d'étude et colloques du CRHI
Dates
15 mars 2019 09:00 - 16 mars 2019 16:00

Les vendredi 15 et samedi 16 mars 2019, le CRHI organise un colloque intitulé "Colloque international sur l’œuvre philosophique de Clément Rosset et ses influences". Cet événement aura lieu à la Faculté des Lettres, campus Carlone.

 

Colloque international sur l'oeuvre philosophique de Clément Rosset et ses influences

 Evénement organisé par le CRHI (EA 4318)

 Nice – 15 et 16 mars 2019

 Faculté des Lettres, campus Carlone

 

 

 

Intention

Clément Rosset a enseigné à l’Université de Nice-Sophia Antipolis de 1964 à 1998. Figure majeure de la philosophie à Nice, il est décédé le 28 mars 2018. Sa philosophie du réel a marqué toute une génération de philosophes et d’artistes qui, sous une forme ou une autre, revendiquent certains aspects de la pensée.

Le Centre de Recherche en Histoire des Idées (CRHI) aimerait rendre hommage au philosophe en abordant un aspect spécifique de son œuvre : la question de l’art et des arts dans leur rapport à la pensée philosophique. Pour ce faire, le CHRI souhaite organiser un colloque international en mars 2019 auquel seraient associés différents laboratoires de recherche de l’UCA et notamment le CTEL. Dans la mesure où l’œuvre de Rosset convoque, outre la philosophie, la littérature et la musique, la peinture et le cinéma, il serait profitable en effet de réunir des spécialistes de ce domaine. Pour le déploiement d’un appareil critique à la hauteur des ambitions esthétiques de Rosset, il serait opportun d’envisager d’emblée la présence de paroles diversifiées, fruit du regroupement de disciplines variées.

 

Argument

Le réel et son double est l’ouvrage le plus connu de Rosset. Le titre, il est vrai, contient les deux concepts qu’il n’a cessé d’articuler tout au long de son œuvre, dans un effort de pensée qui peut déconcerter par son originalité.

Pour faire de son ontologie une théorie, Rosset a en effet procédé de deux manières : par plongée au cœur d’œuvres philosophiques (et écrits de psychanalystes) dans lesquels il se reconnaissait — ou exécrait au contraire en raison de leurs présupposés —, et par échappées dans le domaine de la création artistique qu’il connaissait bien et pour laquelle il montrait un goût prononcé.

Prenons Tropiques par exemple et repérons, afin de les soustraire à l’ensemble, tous les passages qui témoignent, d’une manière ou d’une autre, d’une connaissance des œuvres de l’esprit, que ces œuvres relèvent du domaine de la littérature, de celui de la musique ou des arts visuels… Passé au tamis de ce geste iconoclaste, le texte s’amoindrirait. Il perdrait de sa saveur, cette saveur si caractéristique de l’œuvre du philosophe dont les choix épistémologiques se sont affirmés assez tôt, contribuant ainsi à l’instauration d’un style à part entière. A propos des thèmes qui lui sont chers (l’illusion, l’identité, le désir, …), Rosset convoque nombre de références extra-philosophiques qui participent pleinement d’un mode d’écriture. S’y expriment, outre un art de discourir, une culture. Ne pas y prêter attention serait déjà manquer l’auteur.

Or ce n’est pas tout. Tropiques se verrait amputé de deux chapitres ou presque. D’abord, celui sur Juan Rulfo. Il consiste en un commentaire que fait Rosset de l’œuvre du photographe-romancier mexicain ; commentaire, non pas furtif, au détour d’une investigation philosophique préalablement menée sur un thème donné — comme cela se produit à d’autres endroits du livre — ; mais un commentaire élaboré à partir de cette œuvre même, quoique le propos rejoigne des problématiques connues du lecteur, et quoiqu’il finisse par retourner à des principes fondamentaux que Rosset a déjà exposés, dans le droit fil des philosophes qui l’inspirent (Lucrèce, Montaigne, Nietzsche…).En ce qui concerne les œuvres des autres (romanciers, auteurs dramatiques, peintres, cinéastes, …), Rosset s’en empare souvent dans une démarche qui s’apparenterait à celle d’un critique d’art « aux pieds légers », d’un écrivain-philosophe ou philosophe-écrivain désireux de faire partager ses opinions sur des objets relevant du domaine de la création. Oublier ces moments où se jouent des questions esthétiques essentielles (de la fréquentation des œuvres à leur évaluation par exemple) serait aussi passer à côté de Rosset.

Quant à la seconde coupe — l’autre chapitre soustrait à Tropiques —, elle porterait sur les pages consacrées à la joie et à son auxiliaire, la musique. Elles avaient placé le lecteur devant une situation nouvelle, en ce sens que Rosset ne tirait plus de conclusions sur le réel en général, à partir d’un ensemble d’objets artistiques circonscrits, mais y proposait une conception, nette et tranchée, de la musique accompagnée d’exemples si nécessaire. Concernant cet art, Rosset s’en explique à plusieurs reprises dans son œuvre ; il donne à réfléchir sur l’importance, ontologiquement parlant, qu’elle revêt pour lui dans une filiation à des auteurs comme Schopenhauer, Nietzsche et Jankélévitch. Omettre cet aspect de sa philosophie reviendrait à louper Rosset, à oublier ce qui, en la conduisant du côté de l’esthétique, en fait autre chose qu’une simple philosophie générale gagnée par le domaine de la psychologie.

C’est de ce triple jeu avec l’art et les arts que nous aimerions parler dans le cadre d’un colloque consacré à Rosset. C’est de cette complexité que nous aimerions débattre en prenant en considération l’ensemble de l’œuvre du philosophe, depuis La philosophie tragique jusqu’à L’endroit du paradis. Cela pour trois raisons : parce que la relation de Rosset à l’art et aux arts n’a guère été commentée jusqu’à présent ; parce qu’elle pose des problèmes théoriques importants (critique d’art, philosophie de l’art ou esthétique ?) ; enfin, parce qu’elle est constitutive d’une pensée (matérialiste s’il en est) qui avance avec elle en prenant, certes, des risques sur le plan académique, mais en devenant à son tour source d’inspiration. Auprès de qui ? Des philosophes amoureux des apparences et de la simplicité, pour qui l’art et les arts méritent d’être pensés selon des perspectives inhabituelles ou oubliées, et auprès d’artistes vivants qui, à différents niveaux de leur action, citent Rosset. Car plus nombreux qu’on ne l’imagine sont les hommes de théâtre, peintres, installateurs, cinéastes qui, aujourd’hui, se réclament de la philosophie rossetienne, comme si ce qu’elle énonçait, était devenu une nécessité. De cette filiation, nous aimerions également parler lors de cette manifestation en écoutant des artistes s’entretenir directement sur l’héritage que Rosset leur a légué.

 

Programme

Programme en cours d'élaboration

 

Organisation

Ondine Bréaud-Holland, enseignante en philosophie esthétique/théorie de l’art, ESAP (MONACO), membre du CRHI

Carole Talon-Hugon, Professeur des Universités en philosophie, membre sénior de l’IUF, Directeur adjoint du CRHI

 
 

Toutes les Dates

  • Du 15 mars 2019 09:00 au 16 mars 2019 16:00
 

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CRHI
Université Nice Sophia Antipolis
MSHS Sud-Est