Lundi 11 janvier 2021 - Workshop Penser l'héritage 2

Le CRHI organise, dans le cadre de la chaire d'excellence UCAjedi Reconsidering Inheritance, un second workshop "Penser l'héritage". Ce second workshop aura lieu le lundi 11 janvier 2021, de 9h à 12h, en distanciel. Intitulé "Héritages en famille", il sera consacré à l'examen des articulations conceptuelles et argumentatives établies entre famille et héritage au sein de la philosophie normative contemporaine. Gabrielle RADICA (Professeur de philosophie, Université de Lille) y présentera une intervention intitulée "Protéger les héritiers" et Marie BASTIN (doctorante en philosophie, Université Paris 1 Panthon-Sorbonne, en mobilité de recherche au CRHI) une intervention intitulée "Défendre la famille, est-ce défendre la taxation de l’héritage ?".

Workshop PENSER L'HÉRITAGE - 2

HÉRITAGES EN FAMILLE
avec Gabrielle RADICA et Marie BASTIN

Lundi 11 janvier 2021, 9h-12h
(en distanciel, lien Zoom ci-dessous)

PROGRAMME

9h-10h - Marie BASTIN, "Défendre la famille, est-ce défendre la taxation de l’héritage ?"

Présentation de Marie BASTIN :
Marie BASTIN est doctorante en philosophie de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et y réalise, sous la direction de Magali Bessonne, une thèse en philosophie normative contemporaine intitulée « Le problème contemporain de l’héritage », dans laquelle elle interroge les fondements normatifs de l’héritage en les confrontant au concept de famille. Marie BASTIN réalise une mobilité doctorale de recherche au CRHI, dans le cadre de la chaire UCAjedi Reconsidering Inheritance, durant le mois de janvier 2021.

Résumé de son intervention :
À partir d’une approche analytique de la famille visant à établir ce qui, dans les relations familiales, possède une importance morale spécifique, nous voulons essayer de déduire la nécessité de la taxation de l’héritage. Nous prendrons ainsi le contre-pied des objections familialistes à la taxation de l’héritage, qui défendent l’idée selon laquelle il existe quelque chose de moralement pertinent dans les relations familiales suffisant à justifier que l’on ne taxe pas (ou presque pas) l’héritage (Nozick 1989, Nagel 2009). Mais nous nous démarquerons également des stratégies habituelles de réponses à ces objections familialistes, qui montrent qu’une défense de la famille est compatible avec la taxation de l’héritage, mais qui ne vont pas jusqu’à dire qu’elle la requiert (Alstott 2009, Brighouse & Swift 2016). L’enjeu est triple : fournir un ordre de justification supplémentaire à la taxation de l’héritage, sortir de l’opposition courante entre l’affectif et le sentimental d’un côté, et les richesses matérielles de l’autre, et repenser le rôle de la taxation en explorant sa dimension relationnelle.
Alstott Anne L., « Family values, inheritance law and inheritance taxation », Tax Law Review, vol. 63, 2009, p. 123‑138.
Brighouse Harry et Swift Adam, Family Values: The Ethics of Parent-Child Relationships, Princeton & Oxford : Princeton University Press, 2016.
Nagel Thomas, « Liberal democracy and hereditary inequality », Tax Law Review, vol. 63, n^o 1, 2009, p. 113‑121.
Nozick Robert, The Examined Life: Philosophical Meditations, New-York : Simon & Schuster, 1989.

10h-11h - Gabrielle RADICA, "Protéger les héritiers"

Présentation de Gabrielle RADICA :
Gabrielle RADICA est professeur de philosophie à l'Université de Lille. Spécialiste de philosophie classique des XVII et XVIIIe siècles, elle s'intéresse actuellement à la famille en travaillant à réintroduire la réflexion sur la famille dans nos systèmes de philosophie normative et sociale contemporains qui, soit l'ignorent, soit la déforment , soit enfin, se penchent sur elle, mais ne tirent pas toutes les conséquences de sa prise en compte. C'est là l'objet de son HDR, soutenue en 2017, dont l'inédit s'intitule Liberté, égalité, intimité. Critiques de la famille libérale.

Résumé de son intervention :
A la liberté de tester des parents, on peut opposer et on a souvent opposé la nécessité de protéger les enfants héritiers contre les volontés, mais aussi contre les changements de situation, ainsi que contre les revirements, voire contre les chantages et les caprices de leurs parents. Je reviendrai sur cet argument, et étudierai la contrepartie de cette contrainte légale pour les parents comme un statut offert aux enfants héritiers, un statut dont l'intérêt est de leur garantir une forme de liberté, d'une autre nature que la liberté de tester. Toutefois, ces deux libertés, celle de tester des parents, et celle des enfants d'être délivrés de certaines incertitudes, se choquent-elles nécessairement? Peut-on envisager une conception de la liberté dans la famille plus large et qui intègre celle des parents et celle des enfants héritiers? En effet, on pourrait rappeler par exemple que les mesures qui restreignent la liberté de tester pour les parents leur promettent aussi une forme de liberté. On pourrait enfin chercher sous quelles conditions la liberté de tester s'exerce et constitue un objectif désirable.

 11h-12h - Discussion

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    https://univ-cotedazur.zoom.us/j/82764852278?pwd=ZjZjN3d0TERhQ2k5TXkzNUthOHBhQT09

    ID de réunion : 827 6485 2278

    Code secret : 902966

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