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Mercredi 8, Jeudi 9 et Vendredi 10 juin 2016 - Colloque Auto-analyse et objectivité scientifique

Catégorie
Journées d'étude et colloques du CRHI
Date
mercredi 8 juin 2016 14:00 - 17:00

Mercredi 8, Jeudi 9 et Vendredi 10 juin 2016 - Colloque Auto-analyse et objectivité scientifique

 

Les mercredi 8, jeudi 9 et vendredi 10 juin 2016, le CRHI organise un colloque interdisciplinaire intitulé « Auto-analyse et objectivité scientifique ». Ce colloque a reçu le soutien financier du Conseil Scientifique de l’UNS, de l’UFR Lettres, Arts et Sciences Humaines de l’UNS, de l’axe 3 « L’Europe et ses autres » de la MSHS Sud-Est, et du Laboratoire d'Anthropologie et de Psychologie Cognitives et Sociales (LAPCOS). Il se tiendra dans l'amphi 031 à la MSHS Sud-Est, à Nice.

 

 

 


COLLOQUE INTERDISCIPLINAIRE 
AUTO-ANALYSE ET OBJECTIVITÉ SCIENTIFIQUE 

 

Mercredi 8, jeudi 9 et vendredi 10 juin 2016

 

Maison des Sciences Humaines et Sociales – Sud-Est
Pôle universitaire Saint-Jean d’Angély 3
Salle plate (amphi 031)

 

 

 

ORGANISATEURS : 

 

- Salim Abdelmadjid, ATER en philosophie, CRHI, Université Nice Sophia-Antipolis
- Mélanie Plouviez, Maître de conférences en philosophie, CRHI, Université Nice Sophia-Antipolis

 

 

 

PROGRAMME :

 

Mercredi 8 juin 2016

 

14h – Accueil des participant-e-s

 

 

 

14h30 – INTRODUCTION

 

Salim ABDELMADJID
Attaché temporaire d’enseignement et de recherche en philosophie à l’Université Nice Sophia Antipolis
Centre de recherches en histoire des idées

 

Mélanie PLOUVIEZ
Maîtresse de conférences en philosophie à l’Université Nice Sophia Antipolis
Directrice du département de philosophie
Centre de recherches en histoire des idées

 

 

 

SESSION I - POUR UNE ÉPISTÉMOLOGIE DE L'AUTO-ANALYSE

 

15h20 – « Conditions de la Wertfreiheit chez Max Weber »
Isabelle KALINOWSKI
Germaniste, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique
Laboratoire Pays germaniques, École normale supérieure de Paris

 

16H10 – Pause

 

16h30 – « La sociologie comme auto-analyse des sociétés modernes selon Émile Durkheim »
Mélanie PLOUVIEZ
Maîtresse de conférences en philosophie à l’Université Nice Sophia Antipolis
Centre de recherches en histoire des idées

 

17h20 – « La réflexivité selon Pierre Bourdieu »
Laurent PERREAU
Maître de conférences en philosophie à l’Université de Picardie Jules Verne
Centre universitaire de recherches sur l’action publique et le politique

 

 

 

 

 

Jeudi 9 juin 2016

 

 

 

SESSION II – MÉTHODOLOGIE DE L'AUTO-ANALYSE

 

 

 

A. De l’auto-analyse à l’auto-objectivation : l’inter-analyse comme principe méthodologique

 

9h – « L’auto-alter-objectivabilisation »
Salim ABDELMADJID
Attaché temporaire d’enseignement et de recherche en philosophie à l’Université Nice Sophia Antipolis
Centre de recherches en histoire des idées

 

9h50 – « La dimension collective de l’auto-analyse : communautés savantes, groupes sociaux et commune humanité »
Florence WEBER
Professeure de sociologie et d’anthropologie sociale à l’Ecole normale supérieure de Paris
Directrice du département de sciences sociales de l’Ecole normale supérieure de Paris
Centre Maurice Halbwachs (Cnrs-Ens-Ehess)

 

10h40 – Pause

 

 

 

B. Le sujet de l’objectivation

 

 

 

11h – « Distance à soi et objectivation »
Jean-Louis FABIANI
Directeur d’études en sociologie à l’École des hautes études en sciences sociales
Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron

 

11h50 – « L’auto-analyse et les moteurs subjectifs de l’objectivation : les expériences de la honte et du mépris peuvent-elles être à l’origine d’un regard objectivant sur les faits sociaux ? »
Marc GOETZMANN
Doctorant avec mission d’enseignement en philosophie à l’Université Nice Sophia Antipolis
Centre de recherches en histoire des idées

 

 

 

C. L’auto-analyse et les disciplines

 

 

 

14h – « L’auto-analyse au cœur même de l’élaboration théorique : le cas de Theodor Reik »
Jean-Michel VIVÈS
Professeur de psychologie clinique et pathologique à
l’Université Nice Sophia Antipolis
Laboratoire d’anthropologie et de psychologie cognitives et sociales

 

14h50 – « Auto-analyse et clinique psychotraumatique »
Frédéric JOVER
Chef de service des urgences psychiatriques du Centre hospitalier universitaire de Nice

 

Centre de recherches en histoire des idées

 

15h40 – Pause

 

16h – « Pleine participation et réflexivité ethnographique »
Arnaud HALLOY
Maître de conférences en ethnologie/anthropologie à l’Université Nice Sophia Antipolis

 

Directeur du département d’ethnologie-anthropologie

 

Laboratoire d’anthropologie et de psychologie cognitives et sociales

 

 

 

16h50 – « Le statut du témoin chez Marc Bloch »
Alexandre BIES

 

Doctorant avec mission d’enseignement en philosophie à l’Université Nice Sophia Antipolis
Centre de recherches en histoire des idées

 

 

 

 

 

Vendredi 10 juin 2016

 

 

 

SESSION III – OBJECTIVITÉ ET UNIVERSALITÉ SCIENTIFIQUES

 

 

 

A. Quelle objectivité scientifique ?

 

9h – « Le mythe de l’objectivité dans les sciences de la nature »
Jean-Luc GAUTERO
Maître de conférences en philosophie à l’Université Nice Sophia Antipolis
Centre de recherches en histoire des idées

 

9h50 – « Gaston Bachelard et la psychanalyse de la connaissance objective »
Lucie Fabry
Étudiante en philosophie à l’École normale supérieure de Paris
Direktaustauschstudentin an der Freie Universität Berlin - Institut für Philosophie

 

10h40 – Pause

 

 

 

B. Quelle universalité scientifique ?

 

11h – « Les sciences sociales sont-elles condamnées à l’européocentrisme ? La pensée postcoloniale et les limites de l’objectivation »
Gildas SALMON
Chargé de recherche en philosophie au Centre national de la recherche scientifique
Institut Marcel Mauss – Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités (Cnrs-Ehess)

 

11h50 – « De la dominance des mâles à la domination masculine : épistémologie critique des sciences de la domination »
Elsa DORLIN
Professeure de philosophie politique et sociale à l’Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis
Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris

 

 

 

SESSION IV - CONCLUSION

 

 

 

14h – « Socrate et la connaissance de soi »
Elsa GRASSO
Maîtresse de conférences en philosophie à l’Université Nice Sophia Antipolis
Centre de recherches en histoire des idées

 

15h – TABLE RONDE PERSPECTIVES INSTITUTIONNELLES

 

Avec la participation de :

 

- Richard ARENA
Professeur d’économie à l’Université Nice Sophia Antipolis
Directeur du Groupe de recherche en droit, économie et gestion

 

- Amel NAFTI
Directrice des études et de la recherche à l’École nationale supérieure d’art et Centre national d’art contemporain « Villa Arson »

 

- Laurent PERREAU
Maître de conférences en philosophie à l’Université de Picardie Jules Verne
Centre universitaire de recherches sur l’action publique et le politique

 

- Mélanie PLOUVIEZ
Maîtresse de conférences en philosophie à l’Université Nice Sophia Antipolis
Directrice du département de philosophie
Centre de recherches en histoire des idées

 

- Gildas SALMON
Chargé de recherche en philosophie au Centre national de la recherche scientifique
Institut Marcel Mauss – Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités (Cnrs-Ehess)

 

17h –  Fin du colloque

 

 

 

LIEU :

 

Amphithéâtre 31 de la Maison des Sciences Humaines et Sociales – Sud-Est
Pôle universitaire Saint-Jean d’Angély 3
3 Avenue Francois Mitterrand, 06300 Nice
Plan d'accès

 

 

 

CONTACTS :
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ARGUMENT : 

 

Objet

L'auto-analyse est le procédé par lequel le scientifique analyse sa position relativement à son objet d'étude, de façon à identifier et à neutraliser les biais qu'elle engendre dans sa recherche (sociologiques, psychologiques ou encore culturels). Elle est donc nécessaire à l'objectivation scientifique, qui intègre la perspective du sujet qui l'entreprend. L’exigence d’auto-objectivation relève également d’une nécessité éthique et déontologique : la neutralisation, non seulement analytique, mais aussi axiologique des biais attachés à la position du scientifique (ses prénotions et ses préjugés).

La reconnaissance de la nécessité et de la primauté de l'auto-analyse dans le procès scientifique entraîne alors un étonnement et une difficulté. L'étonnement tient à ce qu'en dépit de son importance, force est de constater que, dans la recherche comme dans l'enseignement, l'auto-analyse est rarement pratiquée. Il est vrai qu'elle est recommandée dans certaines disciplines : la psychanalyse, la sociologie et l'anthropologie notamment. Mais elle ne l'est pas dans toutes : en particulier, elle ne l'est pas en philosophie. Quand elle l'est, il semble de plus : qu'elle ne le soit pas systématiquement ; qu'elle ne le soit pas non plus intrinsèquement, c'est-à-dire qu'elle demeure à part du résultat scientifique ; qu'elle ne soit pas codifiée méthodologiquement ; et qu'elle soit réalisée quasi-exclusivement au sein de chaque discipline, c'est-à-dire sans interdisciplinarité. Ce constat justifie à notre sens une interpellation de la communauté scientifique.

 

La reconnaissance de la nécessité et de la primauté de l'auto-analyse dans le procès scientifique entraîne également une difficulté, qui concerne la possibilité même de l'auto-analyse : une telle position de neutralité est-elle accessible ? Le scientifique en général, le spécialiste des sciences humaines et sociales en particulier, peut-il parvenir à se dégager totalement de l’appartenance à son objet d’étude ? Son savoir peut-il ne pas être situé ? Inversement, une telle difficulté, voire impossibilité, de l’auto-objectivation doit-elle conduire à se défaire de l’exigence scientifique d’objectivité ?

 

Ce triple constat, non seulement en France mais à l'échelle internationale, de la primauté scientifique, de la rareté en fait et de la difficulté épistémologique de l'auto-analyse constitue la raison principale du projet d'un colloque interdisciplinaire et international sur le thème « Auto-analyse et objectivité scientifique », et forme ce que nous proposons d'appeler « le problème de l'auto-objectivation ».

 

Contexte

 

Ce triple constat est de plus en plus largement partagé et ce problème de plus en plus fréquemment posé. Nous pouvons ainsi remarquer l'importance qu'ont eue en France, au cours des dernières décennies : en sociologie, les recherches de Bourdieu sur la réflexivité scientifique [Science de la science et réflexivité. Cours au Collège de France, 2000-2001, Paris, Raisons d'agir, 2001] et l'auto-analyse [Esquisse pour une auto-analyse, Paris, Raisons d’agir, 2004] ; en histoire, les essais proposés par Pierre Nora d'ego-histoire [Essais d’ego-histoire, Paris, Gallimard, 1987] ; en philosophie, les travaux de Foucault visant l'exhibition du point aveugle du discours [L'ordre du discours, Paris, Gallimard, 1971] et ceux visant la constitution d'une herméneutique du sujet [L'herméneutique du sujet. Cours au Collège de France (1981-1982), Paris, Gallimard/Seuil, 2001].

 

Le problème de l'auto-objectivation est également de plus en plus fréquemment posé dans le sillage des études de genre, des études post-coloniales, des études de diversité sexuelle et des études subalternes. En témoigne, par exemple, la réception internationale de textes tels que Le récit de soi de Judith Butler [trad. B. Ambroise, V. Aucouturier, Paris, Puf, 2007] ou « A propos des écritures africaines de soi » d'Achille Mbembe [Politique africaine, 2000, pp. 16-43]. L'actualité du problème de l'auto-objectivation est d'ailleurs indissociable de la situation de la production scientifique. Elle s'explique en effet, pour une part importante, par la transformation académique engagée ces dernières décennies, à la fois dans le personnel scientifique et dans les domaines d'études, à la suite de mouvements sociaux et politiques de grande ampleur, pour la décolonisation, pour l'émancipation féminine ou encore pour la reconnaissance des droits des minorités sexuelles, qui ont été autant de révélateurs de l'universalité problématique de la science.

 

Le projet d'un colloque interdisciplinaire sur le thème « Auto-analyse et objectivité scientifique » s'inscrit consciemment dans le contexte d'une telle effervescence sociale et scientifique. Il a pour objectif de contribuer à la coordination des efforts épistémologiques menés ces dernières décennies au sein des différentes sciences humaines et sociales pour l'établissement d'une méthode de l'auto-analyse.

 

Enjeux scientifiques

 

Le problème de l’auto-objectivation se pose dans les différentes sciences humaines et sociales. Un premier enjeu de ce colloque sera de rendre compte des pratiques d’auto-objectivation et de leur modélisation épistémologique en sociologie, en économie, en anthropologie, en histoire, en psychologie, etc. Le problème de l’auto-objectivation se pose également entre les différentes sciences humaines et sociales. De ce point de vue, il s’agira de s’interroger sur les circulations de méthode à l’intérieur des sciences humaines et sociales. Par exemple, l’auto-analyse proposée par Bourdieu peut-elle être pratiquée en dehors de la sociologie ? Certaines techniques psychanalytiques peuvent-elles être employées dans le cours du procès scientifique ? Plus généralement, l’auto-objectivation constitue-t-elle un schème méthodologique commun aux différentes sciences humaines et sociales ?

 

Ces questionnements requièrent une « épistémologie historique de l'auto-analyse », à laquelle sera consacrée la première partie du colloque. Il s'y agira de reconstituer les configurations épistémiques ayant engendré le problème de l'auto-objectivation. Cela pourra être entrepris au sein de chaque discipline. Par exemple, en histoire, la bonne compréhension de l'ego-histoire appelle sa relativisation dans l'horizon du renouvellement épistémologique de l'Ecole des Annales et, éminemment, du statut de témoin conféré par Bloch à l'historien [Apologie pour l’histoire ou métier d’historien (1941-1949)] et en particulier à lui-même [L'étrange défaite (1940-1946)]. Mais il faudra également examiner l'interdisciplinarité de fait des sciences humaines et sociales. Nous testerons notamment l'hypothèse d'un déplacement progressif de l'auto-analyse en psychanalyse aux autres disciplines, jusqu'à la socio-analyse de Bourdieu.

 

Ces questionnements visent la constitution d'une « méthode interdisciplinaire de l'auto-analyse ». Ce sera le thème de la seconde partie du colloque. Il s'y agira de pratiquer une interdisciplinarité concrète et extensive en confrontant les propositions méthodologiques provenant des différentes disciplines, non seulement au sein des différentes sciences humaines et sociales (anthropologie, économie, histoire, psychologie, sociologie, etc.), mais aussi au-delà. Le problème de l’auto-objectivation engage en effet également un dialogue entre sciences dites naturelles (physique, biologie, médecine, etc.) et sciences humaines et sociales. L’exigence d’auto-objectivation n’est-elle pas la réfraction à l’intérieur des sciences humaines et sociales de la vertu épistémique d’objectivité caractérisant les sciences naturelles ? Ne témoigne-t-elle pas par là même de la difficulté des sciences humaines et sociales à penser leur scientificité en dehors de la référence au modèle des sciences naturelles, et ce alors même que ces dernières en remettent en cause le caractère plus ou moins idéalisé ? L'interdisciplinarité devra même excéder le champ scientifique, et le dialogue que nous proposons en vue d'un agencement méthodologique cohérent des différentes disciplines devra inclure des enseignants-chercheurs en lettres, des historiens de l'art et des artistes. L'autobiographie, le récit de soi ou l'autofiction ne sont-ils pas des genres littéraires à part entière ? Le peintre ne procède-t-il pas à une auto-analyse quand bien même celle-ci ne serait plus conceptuelle ?

 

Nous attendons d'une confrontation méthodologique de la science et de l'art une problématisation radicale du présupposé de l'auto-analyse : la différenciation traditionnelle de la subjectivité et de l'objectivité scientifiques. Ce sera le thème de la troisième partie du colloque : « Les présupposés de l'auto-analyse : l'objectivité problématique de la science ». Il s'y agira de réexaminer, à l'aune du projet de l'auto-analyse, le clivage entre sujet et objet. Si, comme nous l'affirmons, subjectivité et objectivité ne sont pas exclusives l'une de l'autre, comment articuler, d'une part, la différence et l'antagonisme potentiel des positions dans l'espace social et, d'autre part, la possibilité d'un savoir partageable et partagé ? Comment nous défaire d'une certaine mythologie positiviste de l'objectivité sans pour autant céder à l'incommunicabilité ? Comment tenir ensemble l'exigence scientifique d'objectivité et l'universalité problématique de la science ?

 

 

 

 

 

 
 

Toutes les Dates

  • Du mercredi 8 juin 2016 14:00 au vendredi 10 juin 2016 17:00
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