Lundi 27 septembre 2021 - Workshop Penser l'héritage 4

Le CRHI organise, dans le cadre de la chaire Idex Reconsidering Inheritance, un quatrième workshop international "Penser l'héritage". Ce quatrième workshop aura lieu le lundi 27 septembre 2021, de 15h à 18h, en distanciel. Intitulé « Mill et l’héritage », ce workshop étudiera la proposition émise par John Stuart Mill de plafonner  l’héritage et les justifications normatives qui la sous-tendent. Philippe LÉGÉ (Maître de conférences en économie à l'Université de Picardie) y présentera une intervention intitulée "John Stuart Mill et la taxation des héritages : une réforme « radicale » ?". Éric FABRI (post-doctorant au Centre de Théorie Politique de l’Université Libre de Bruxelles, BAEF Postdoctoral Fellow, Harvard University) y présentera une intervention intitulée "Taxation des héritages, legs et dons: et si John Stuart Mill avait raison?".


Workshop international PENSER L'HÉRITAGE 4


MILL ET L'HÉRITAGE


avec

Philippe LÉGÉ et Éric FABRI

Lundi 27 septembre 2021, 15h-18h
(en distanciel, lien Zoom ci-dessous)

  

 

PROGRAMME

15h-16h - Philippe LÉGÉ - John Stuart Mill et la taxation des héritages : une réforme « radicale » ?

Présentation de Philippe LÉGÉ :
Philippe Légé est maître de conférences en sciences économiques à l’Université de Picardie (UPJV) et chercheur au CRIISEA.  Ses recherches relèvent principalement de l’histoire de la pensée économique et contribuent à l’étude de la genèse, de l’évolution et de la cohérence des idées libérales. Cette démarche a été mise en œuvre dans sa thèse de doctorat, Le libéralisme de F. A. Hayek à la lumière de sa lecture de J. S. Mill (Université Paris-1), ainsi que dans son Habilitation à diriger des recherches, soutenue à l’UPJV et intitulée Les libéralismes : doctrines et pratiques. Philippe Légé a récemment publié « De la défiance à l’éloge des coopératives par J.S. Mill : retour sur la constitution d’une pensée libérale dans la première moitié du XIXe siècle » (Cahiers d'Économie Politique, 2017), « History, Utility and Liberty: John Stuart Mill’s Critical Examination of Auguste Comte » (The European Journal of the History of Economic Thought, 2018) et « Mill, Marx et la transformation des rapports de production » (Revue philosophique, 2020). En outre, il intervient régulièrement dans les débats publics sur les politiques économiques et sur les crises économiques.

Résumé de son intervention :
John Stuart Mill relate dans son autobiographie (1873) s’être progressivement détaché du point de vue des « économistes de la vieille école » sur la question de « l’héritage et la propriété privée ». Il juge même rétrospectivement que certains auteurs socialistes lui ont ouvert les yeux sur les limites de « la vieille économie politique qui considère la propriété privée et l’héritage comme des faits indépassables et la liberté de commercer comme le dernier mot du progrès social ». À partir de la troisième édition de ses Principes d’économie politique, publiée en 1852, Mill qualifie l’héritage d’avantage indu (« unearned advantage »). Il propose de réduire l’inégalité des chances en limitant ce que chacun peut se voir octroyer par autrui « sans avoir exercé ses facultés ». Mill plaide alors en faveur d’un système fiscal limitant drastiquement le montant des donations et des héritages. Notre communication vise à resituer la proposition de Mill dans son œuvre (très vaste) et dans le contexte social et intellectuel de l’Angleterre du milieu du 19e siècle. Nous rappellerons les différentes formes de « radicalisme » ayant influencé le jeune Mill et le contexte fiscal de l’époque puis nous comparerons la position de Mill sur l’héritage à celles d’autres économistes de son temps afin de montrer en quoi celle-ci est atypique.

 

 

 

16h-17h - Éric FABRI - Taxation des héritages, legs et dons: et si John Stuart Mill avait raison?

Présentation d'Éric FABRI :
Eric Fabri est chercheur postdoctoral à l’Université libre de Bruxelles. Ses recherches actuelles portent sur la question de l’héritage dans les théories de la justice contemporaine. Spécialiste de Locke et de Castoriadis, il a défendu en 2019 une thèse de théorie politique sur les exigences de l’idéal démocratique et du projet d’autonomie pour les théories de la propriété contemporaines (sous la direction de Justine Lacroix et de Jean-Yves Pranchère). Après avoir enseigné la théorie politique durant six années en tant qu’assistant, il a effectué un mandat de recherche d’un an à l’Université d’Oxford en 2019-2020 (avec Stuart White), et passera l’année 2021-2022 à l’Université d’Harvard en tant que BAEF Postdoctoral Fellow pour y travailler avec Eric Nelson. Ses plus récentes publications portent sur la théorie lockéenne de l’appropriation, l’héritage, la propriété et le constitutionalisme d’origine, l’invention de la propriété à Rome. A côté des théories analytiques de la justice, il travaille également sur la philosophie politique de Cornélius Castoriadis. Ce versant de ses recherches a également donné lieu à différents articles, chapitres, ainsi qu’à un ouvrage co-dirigé avec  Manuel Cervera-Marzal : Autonomie ou barbarie, la démocratie radicale de Cornelius Castoriadis et ses défis contemporains (2015).

Résumé de l'intervention :
Alors que le débat sur l’héritage au XIXe siècle voyait s’opposer les propositions les plus radicalement opposées (de l’abolition à la liberté de tester), le philosophe et économiste britannique John Stuart Mill élabore une proposition originale visant à concilier les aspirations égalitaristes des réformateurs avec les enjeux économiques et sociaux justement pointés par les conservateurs et les utilitaristes. Axée sur l’idée de taxer les receveurs des dons, legs et héritages en fonction des sommes perçues « sans travailler », cette proposition eut une influence majeure dans la tradition anglaise. On la retrouve sous une forme ou une autre au cœur des propositions de réforme de James Meade ou de John Rawls, et elle fait l’objet d’un regain d’intérêt dans le débat contemporain sur les inégalités et la légitimité de l’héritage. Elle est pourtant relativement absente dans le débat français.  Dans cette communication, je propose de clarifier la proposition de réforme de l’héritage, des dons et des transferts de John Stuart Mill en vue d’examiner dans quelle mesure celle-ci est encore une alternative sérieuse. Je tâcherai plus particulièrement de préciser ce qu’impliquerait une version actualisée de la proposition de Mill, soit une version qui tout en restant fidèle aux idéaux libéral-égalitaristes de justice et au souci pour l’efficience économique, tienne compte des deux siècles d’histoire économique et sociale qui nous séparent du contexte où elle a été pensée.

 17h-18h - Discussion

 

PARTICIPER À LA RÉUNION ZOOM

https://univ-cotedazur.zoom.us/j/85976918489?pwd=Y1hIQyt6WVhuamo4ZWp4OFBkRWpDdz09

ID de réunion : 859 7691 8489
Code secret : 849576
 

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Mélanie Plouviez: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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