Jeudi 8 et vendredi 9 mars 2018 - Colloque « Europe. Que faire ? »
Colloque « Europe. Que faire ? »
Jeudi 8 et vendredi 9 mars 2018
École des hautes études en sciences sociales, Paris
Argument
Ce colloque prolonge le travail réalisé pour le numéro à paraître sous le titre « Europe » de la revue philosophique Noèsis (n°30-31, Printemps 2017-Automne 2018) du Centre de recherches en histoires des idées de l’Université Nice Sophia Antipolis.
Le choix du thème de l’Europe résulte du constat de l’accumulation des crises européennes. Dites « des réfugié-e-s », « constitutionnelle », « grecque », « des dettes souveraines », « de la zone Euro », « ukrainienne », « sécuritaire », ou encore « Brexit », leur violence et leur imbrication sont telles qu’elles paraissent relever d’une crise de l’Europe en tant que telle, et requérir, pour leur compréhension et leur surmontement, un examen global. La forme de ce constat n’est pas nouvelle : en 1935 déjà, dans La crise de l’humanité européenne et la philosophie, Husserl thématisait « la crise de l’humanité européenne », faisant aussi remarquer la récurrence « du thème […] de la crise européenne ». Précisément, la récurrence de cette récurrence ne prouve-t-elle pas l’ancienneté et la radicalité de la crise actuelle de l’Europe, l’ancienneté de son irrésolution aussi et donc la nécessité, pour la surmonter, de répéter, différemment, la tentative de la comprendre ? Les titres du numéro et du colloque – Europe et Europe. Que faire ? – signifient la proposition, pour cela, de procéder avec la simplicité adéquate à la radicalité supposée de la crise, en demandant ce qu’il faut comprendre sous le nom d’Europe. Il s’agit d’élaborer collectivement un concept d’Europe, dont nous savons au moins : que, loin de sa formulation par Husserl comme « téléologie historique des buts infinis de la raison », il intègre l’incompréhension européenne de la situation européenne ; qu’il requiert donc, pour son élaboration, les perspectives des extériorités de l’Europe et une autre méthode, notamment l’association de la philosophie et des sciences sociales ; et qu’il est censé constituer, non seulement une connaissance nouvelle, mais aussi une norme de l’action et tendre à son effectuation. La question « Qu’est-ce que l’Europe ? » se développe en la question « Que faire ? », qui signifie à la fois : « Que faire en Europe ? » et « Que faire, en Europe et hors d’Europe, de l’Europe ? ». Elle engage réflexivement le problème de la responsabilité du champ scientifique et des conditions de sa mobilisation.
Programme
Jeudi 8 mars 2018
Université Paris Sciences et Lettres, Salle du conseil, 60 rue Mazarine.
9h00-9h30. Accueil des intervenant-e-s et des participant-e-s.
9h30-10h00. « Introduction »
Salim Abdelmadjid
Postdoctorant en philosophie à l’École des hautes études en sciences sociales, Institut des mondes africains.
Session I – Ouvrir l’Europe.
Modération : Natalie Depraz
Professeure de philosophie à l’Université de Rouen.
10h00-11h00. « L’Europe, une culture juridique ou une construction juridique ? »
Jean-Louis Halpérin
Professeur de droit à l’École normale supérieure de Paris.
11h00-12h00. « Le multiculturalisme dans une culture européenne »
Caroline Anthérieu-Yagbasan
Docteure en esthétique, chercheure associée au CEPERC (CNRS), professeure de lettres classiques dans le secondaire (Aix-en-Provence).
12h00-13h00. « Présentation de l’Atlas des migrants en Europe de Migreurop »
Emmanuel Blanchard
Président du réseau Migreurop, maître de conférences en science politique à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.
Session II – Europe et monde.
École des hautes études en sciences sociales, Salle 8, 105 boulevard Raspail.
14h30-15h00. Accueil des intervenant-e-s et des participant-e-s.
Modération : Rémy Bazenguissa-Ganga
Directeur d’études en anthropologie à l’École des hautes études en sciences sociales, Institut des mondes africains.
15h00-16h00. « L’Europe de Husserl »
Natalie Depraz
Professeure de philosophie à l’Université de Rouen.
16h00-17h00. « Universalisme et impérialisme à la lumière de la réception de la philosophie européenne dans l’école de Kyoto. Un universalisme non-impérialiste est-il pensable ? »
Samuel Marie
Doctorant en philosophie à l’Université Jean-Moulin Lyon III.
17h00-17h20. Pause.
17h20-18h20. « Défendre des principes, promouvoir des valeurs »
Philippe Crignon
Agrégé et docteur en philosophie, chercheur associé au SPH – Université de Bordeaux Montaigne, chargé de cours à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
18h20-19h20. « Une autre politique des flux pour une autre Europe »
Quentin Badaire
Doctorant en philosophie à l’université Paris Sciences et Lettres et à l’École Normale Supérieure de Paris (UMR 8547, « Archives Husserl »).
Vendredi 9 mars 2018
École des hautes études en sciences sociales, amphithéâtre Furet, 105 boulevard Raspail.
Session III – Politique de l’Europe.
13h30-14h00. Accueil des intervenant-e-s et des participant-e-s.
Modération : Frédéric Keck
Chargé de recherche en anthropologie au CNRS, Laboratoire d’anthropologie sociale, directeur du département de la recherche et de l’enseignement du musée du quai Branly.
14h00-15h00. « Faut-il refonder le projet européen ? »
Céline Spector
Professeure de philosophie à Sorbonne Université.
15h00-16h00. « Le rôle des intellectuels en Europe »
Gisèle Sapiro
Directrice d’études en sociologie à l’EHESS, directrice de recherche au CNRS.
16h00-16h20. Pause.
16h20-17h20. « Attention, spatialités en cours ! (L’Europe, ce sont les Européens.) »
Jacques Lévy
Professeur de géographie à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, directeur du laboratoire Chôros.
17h20-18h20. « Partir de ce que nous sommes, unir les Européens par l’action commune. »
Wassim Hassaneen
Doctorant en études politiques à l’École des hautes études en sciences sociales.
18h20-18h40. Pause.
18h40-19h40. « L’Europe à l’échelle pertinente »
Gilles Gressani et Pierre Ramond, pour le Groupe d’études géopolitiques de l’École normale supérieure de Paris.
19h40-20h40. « Que faire ? »
Salim Abdelmadjid
Postdoctorant en philosophie à l’École des hautes études en sciences sociales, Institut des mondes africains.
Organisation
Salim Abdelmadjid, postdoctorant en philosophie à l’École des hautes études en sciences sociales, à l’Institut des mondes africains, grâce à : l’École des hautes études en sciences sociales, l’Institut des mondes africains (UMR8171), le Centre de recherches en histoire des idées (EA4318) de l’Université Nice Sophia Antipolis, l’École doctorale de philosophie « Histoire, représentation, création » (ED487) de l’Université Jean Moulin Lyon III, l’Université Paris Sciences et Lettres.