Lundi 3 octobre 2016 - Seconde séance du séminaire Jeunes chercheurs

La seconde séance du séminaire Jeunes chercheurs en philosophie du CRHI aura lieu le lundi 3 octobre 2016 de 17h à 19h, en salle de conférences de la Bibliothèque Universitaire du Campus Carlone.

2ème séance du séminaire Jeunes chercheurs en philosophie du CRHI

03 octobre 2016, 17h-19h

Salle de conférence de la BU



PROGRAMME


•    Benoit GUILIELMO (post-master - CRHI) : "Introduction à l'épistémologie du désaccord"

Chacun d’entre nous a une petite idée de ce à quoi ressemble un désaccord. Nous sommes en effet confrontés dans notre vie ordinaire et dans notre vie intellectuelle à une multitude de désaccords. Certains sont simples, isolés, et trouvent une résolution. D’autres sont persistants, complexes et trouvent rarement une issue. Ils restent non décidés. Quels genres de désaccords sont intellectuellement les plus préoccupants ? Quelle attitude rationnelle devrions-nous adopter lorsque nous sommes en désaccord avec quelqu'un qui a autant de chance que nous d'avoir raison (ou de se tromper) ? Selon quelles conditions une pression rationnelle peut-elle s'exercer sur nos croyances du fait du désaccord ? Quel type de raisons a-t-on pour changer nos croyances ou pour camper sur nos positions face au désaccord ? Il s'agira de présenter de manière introductive le débat contemporain en philosophie de la connaissance sur le désaccord. On tentera d'en dresser la topographie, d'en cerner les enjeux et de donner un aperçu des principales positions en présence.

Répondant : Edoardo FREZET (doctorant contractuel – CRHI)


•    Les outils de la recherche :
    Comment "choisir" un sujet ?
    Comment choisir un sujet dans un champ déjà (beaucoup) traité ? Un sujet doit-il être radicalement nouveau ?
    Doit-on avoir un "sujet" déterminé avant de commencer toute recherche ? Distinguer un sujet (général) des axes précis de recherche, des problématiques.
    Les premières étapes de la recherche : déterminer le corpus (primaire et secondaire), faire une bibliographie, proposer un état de la question.
    Quels sont les outils que l'on peut utiliser ? (google scholar, moteurs de recherche académiques)


•    Marc GOETZMANN (DCCE - CRHI) : "Le droit coutumier peut-il protéger les droits « modernes » et interroger le concept de « démodernisation » ?"

Une littérature importante, à la croisée entre l'anthropologie et l'économie, s'intéresse à la façon dont certaines communautés autorégulent des domaines entiers de leur activité, notamment économiques (J. Acheson, 1996). Le droit coutumier apparaît alors comme un instrument privilégié de cette autorégulation, en rendant possible l'existence de systèmes sociaux complexes sans que l'intervention d'une supra-autorité comme l'Etat dans sa forme moderne ne soit nécessaire. Il devient donc possible d'interroger (I. et J. Murtazashvili sur l'Afghanistan, 2015) certaines évidences qui établissent trop rapidement une dichotomie entre d'une part des communautés pré-modernes, dont le droit coutumier connaîtrait peu ou pas les acquis juridiques modernes comme la propriété privée, et des sociétés dites modernes d'autre part, qui garantiraient de tels droits par la protection de l'Etat "moderne". Il semblerait en effet que le droit coutumier puisse, dans des contextes particuliers, être une garantie aussi voire plus solide que le droit formel des Etats modernes pour assurer le maintien de droits réputés "modernes" comme la propriété privée individuelle. Ainsi, des traits considérés comme des acquis de la « modernité » seraient compatibles avec des institutions considérées comme pré ou post-modernes. De tels constats pourraient permettre de mieux saisir les processus effectifs qu’un concept comme la « démodernisation » essaie de comprendre, tout en nuançant certaines des dichotomies qu’il tend à établir.

Répondant : Jean-Paul SUMEY (doctorant – CRHI)


•    Alexandre BIES (DCCE - CRHI) : "L’esthétisme : une politique du beau ?"

L’esthétisme apparaît souvent en raison de son souci formel et exclusif pour le beau, comme dégagé des réalités matérielles, se détournant de toute perspective politique. Ce mouvement apparaît pourtant dans un contexte historique particulier, et loin d’être une position de contemplation anhistorique, y répond.  Face à la rigidité de la morale victorienne et à l’essor de l’industrialisation qui conduit à une standardisation de la production et une uniformisation des modes de vies, les tenants du mouvement esthétique font de la beauté et de l’art un enjeu de subversion. On pourrait ainsi considérer qu’il existe une responsabilité de la forme et reconnaître dans l’esthétisme un fonctionnalisme indirect. Au-delà des arts proprement dit, la défense des arts décoratifs par exemple vise à faire de l’existence de chacun une vie esthétique, résistant ainsi aux assauts d’un modèle économique et politique univoque. Il ne s’agit pas seulement de la diffusions d’objets d’art dans tous les aspects de la vie quotidienne (mobilier, vêtement, etc.), mais on peut y avoir un véritable « partage du sensible » qui vise à redéfinir la société par une voie esthétique. Les œuvres poétiques soutiennent des idées de réalisation de soi, de contestation des normes morales étriquées qui visent à brouiller les lignes classiques pour créer un espace imaginaire de réinvention. Se déploie ainsi, l’idéal d’une efficacité de l’art qui serait le ferment d’une une transformation politique.

Répondant : Bertrand COCHARD (DCCE – CRHI)

CRHI
Université Nice Sophia Antipolis
MSHS Sud-Est