Mercredi 15 mars 2017 - Journée d’étude jeunes chercheurs du CRHI
Les jeunes chercheurs du CRHI vous invitent à leur journée d'étude annuelle, qui aura lieu le mercredi 15 mars 2017, à partir de 9h. Ils vous présenteront leurs différents travaux de recherche à cette occasion. Cette journée aura lieu dans la salle H121 du Campus Carlone.
Journée d’étude « jeunes chercheurs » du CRHI
École doctorale SHAL
15 mars 2017 : 9h-18h30
Salle H121 - Campus Carlone
https://www.facebook.com/CRHInice
PROGRAMME
8h45 – accueil des participants et du public
9h – Thibaud Leplat. Le sport sans sportifs ou comment, pour mieux penser l’impensable - une philosophie du sport - il faut commencer par se débarrasser des/du sportif/s
9h30 – Crina Popescu. Une introduction à la pensée poético-philosophique d’Eminescu : la vie comme une « douce souffrance »
10h30 – Alexandre BIES. Qu’est-ce que la critique-créatrice ?
11h – Pause café
11h15 – Pierre-Adrien MARCISET. L’exégèse biblique à l’heure du diable
11h55 – Ayçanur TOP. Transidentité, entre l’individuel et le social
12h30-13h30 – Pause déjeuner
13h30 – Claude LOBRY. La réception de l'Analyse Non Standard en France (ANS), 1980-1990 : une dispute avortée
14h30 – Benjamin FEZJULI. Signification naturelle, signification artificielle, vérité
15h30 – Mohamed EL YACOUBI. Analyse de la figure du "criminel" à travers la philosophie d'Otto Weininger
16h – Pause goûter
16h15 – Marc GOETZMANN. Codification, coutume et droit de propriété dans l’Inde coloniale : présentation des orientations de recherche à mi-parcours
16h45 – Jean-Paul SUMEY. L’approche arendtienne de la constitution.
17h45 – Edoardo FREZET. Transformations politiques aux Etats-Unis de l'époque jacksonienne. Premiers mois de recherche et premières évolutions.
18h30 – fin des discussions et clôture journée d’étude
INTERVENTIONS
Thibaud Leplat : Le sport sans sportifs ou comment, pour mieux penser l’impensable -une philosophie du sport- il faut commencer par se débarrasser des/du sportif/s
Le préjugé est tenace. La philosophie est une affaire sérieuse. Si le philosophe s’hasardait un jour à prendre pour objet de son étude le délassement sportif, il courrait sur le champ le risque de perdre de sa solennité. Le sport, appartenant à la sphère du jeu, et donc s’approchant de son côté du voisinage suspect de l’oisiveté, s’éloignerait toujours un peu plus des rigueurs de la vie de réflexion. En cela, sport et philosophie appartiendraient à deux attitudes opposées face à l’existence. Le sportif ne pense pas, le philosophe ne joue pas. En somme, pour pouvoir penser le sport, ne faudrait-il pas mieux commencer par nous débarrasser des sportifs.
Crina Popescu : Une introduction à la pensée poético-philosophique d’Eminescu : La vie comme une « douce souffrance »
L’objectif de cet exposé est de faire émerger l’originalité de la pensée du poète roumain Eminescu vis-à-vis de la pensée romantique allemande dont il est héritier, et de déterminer le contexte socioculturel dans lequel s’inscrit sa pensée poétique et philosophique. L’attachement propre au passé de son pays permet à Eminescu de développer une conception originale du monde, où l’idéal national est liée aux concepts d’amour, de mort, de temps ou encore de souffrance. C’est la figure de cette souffrance, indispensable au processus créatif, que nous interrogerons avec le personnage de Toma Nour, en parallèle avec celui d’Henri Ofterdingen dans l’oeuvre de Novalis.
Alexandre Bies : Qu’est-ce que la critique-créatrice ?
La théorie philosophique portant sur l’art et le beau a souvent été une métaphysique ou une canonique visant à dégager une essence du beau, ou alors une poétique définissant les règles de l’art et situant l’esthétique du côté de la production. Or, lorsqu’elle apparaît comme discipline nouvelle au XVIIIe siècle, l’esthétique porte sur la psychologie du sujet ou encore sur le goût, de telle sorte que la théorie du beau ne concerne plus sur des qualités objectives mais s’intéresse à la réception. C’est contre ce partage inaugural que s’élabore la position wildienne dans la mesure où, la conception qu’il critique ne se satisfait pas de d’une attitude de seule réception du spectateur, de même qu’elle ne scinde pas le geste du créateur d’une expérience préalable de spectateur, faisant de la sollicitation sensible le lieu d’origine et d’unité commune de l’esthétique.
Pierre-Adrien Marciset : L’exégèse biblique à l’heure du diable
Présentation et discussion de l'usage d'un outil philosophique permettant de percer les résistances textuels et intertextuels du mythe : l'herméneutique, ainsi que du groupe d'étude formé et dirigé par Hans Blumenberg, Poetik und Hermeneutik entre 1963 et 1994.
Ayçanur Top : Transidentité, entre l’individuel et le social
La transidentité est souvent identifiée au transsexualisme, tant dans l’imaginaire collectif qu’en ce qui concerne le discours politique. Or c’est une conception normative et restrictive qui occulte la potentialité politique subversive que la transidentité révèle, en ce qui concerne les rapports de pouvoir qui se déploient sur l’espace corporel. Plus qu’une volonté personnelle de changer de sexe, elle peut être appréhendée comme un outil de résistance contre la tentative de suppression d’individualité quant aux manières d’habiter le monde.
Claude Lobry : La réception de l'Analyse Non Standard en France (ANS), 1980-1990 : une dispute avortée
Une polémique vite étouffée a agité les mathématiques Française à propos d'une technique particulière de démonstration : l'Analyse Non Standard. On retrace l'histoire de cette polémique en mettant en explicitant les problèmes mathématiques, philosophiques et sociologiques que posent son analyse.
Benjamin Fezjuli: Signification naturelle, signification artificielle, vérité
Il s'agira d'introduire la notion de signification naturelle, et de la distinguer de celle de signification artificielle, afin de mettre en évidence les caractéristiques propres à chacune pour ensuite les comparer, et voir les liens qu'elles entretiennent. On examinera aussi les rapports que ces deux types de signification entretiennent avec la vérité.
Mohamed El Yacoubi : Analyse de la figure du "criminel" à travers la philosophie d'Otto Weininger
Il s’agira d'explorer ce que signifie qu'être un criminel ou commettre un crime dans la philosophie particulière d'Otto Weininger, et par là de montrer en quoi cette définition se présente comme une rupture avec ce que l'on entend usuellement par "criminel". Nous allons donc explorer les différents rapports qu'entretient le criminel avec le monde, mais aussi avec des concepts (la liberté, le "moi", la logique) afin de démontrer s'il y a ou non une essence du criminel qui permettrait de rendre compte de ce phénomène dans la multitude de ses apparences souvent contradictoires.
Marc Goetzmann : Codification, coutume et droit de propriété dans l’Inde coloniale : présentation des orientations de recherche à mi-parcours
Il s’agira dans cette intervention de comprendre le rôle, tout sauf neutre, que les données anthropologiques ont pu jouer dans la conceptualisation qu’Henry Sumner Maine propose de la coutume. Nous nous intéresserons tout particulièrement à la question du droit de propriété, objet privilégié des anthropologues britanniques de l’époque de Maine, du fait de leur implication personnelle dans l’administration coloniale et des besoins de l’Empire en terme de « gouvernance ».
Jean-Paul Sumey: L’approche arendtienne de la constitution
L'idée de pouvoir constituant comme philosophie de l'action fait ici l’objet de recherches relatives à la compréhension de la tradition révolutionnaire selon Hannah Arendt. Notre étude tente de mettre en évidence le rôle de la fondation et du pouvoir constituant chez Hannah Arendt, ce qui nous amènera à repenser les pratiques démocratiques sur le continent africain. Dans la perspective arendtienne, la question des fondements démocratiques de la Constitution nous intéresse en ce sens qu’elle met en lumière l'événement révolutionnaire américain.
Edoardo Frezet : Transformations politiques aux États-Unis de l'époque jacksonienne. Premiers mois de recherche et premières évolutions
Entre 1824 et 1848 l'époque dite jacksonienne marque aux États-Unis des discontinuités importantes, politiques et sociales, qui bouleversent la jeune fédération américaine. Depuis quelle perspective peut-on saisir ces changements de manière productive et intéressante? Quel bagage méthodologique vaut-il mieux mobiliser? Comment peut-on définir le périmètre du travail compatible avec le cadre du doctorat? Une chronique des premiers mois de recherche essaie de réfléchir sur les obstacles affrontés ou aperçus.