Jeudi 18 janvier 2018 - 3ème séance du séminaire Jeunes chercheurs
La troisième séance du séminaire Jeunes chercheurs en philosophie du CRHI pour l'année universitaire 2017-2018 aura lieu le jeudi 18 janvier 2018, de 17h à 19h, en salle de conférence de la bibliothèque du campus Carlone.
- Clarisse Goudet, doctorante du CRHI : "Les objets du patrimoine kanak : Art ou Antropologie ?"
L'« art » kanak est issu du processus d'artification par lequel certains objets culturels/culturels des sociétés dites primitives ont été re-catégorisés. Appartenant désormais à la catégorie (problématique) des « Arts premiers » et donc, de fait, à un certain « monde de l'art », les objets du patrimoine artistique kanak mettent en crise toute tentative de classification.
En effet, si la question voire la querelle des arts premiers soulèvent de nombreux enjeux (muséographiques et terminologiques notamment) comme l'écrit Nathalie Heinich, il convient de ne pas s'en tenir aux aspects purement sociologiques d'une telle mutation. Penser l'art kanak dans sa spécificité, c'est également tenter de retracer l'histoire des idées qui sous-tend le passage d'« objets de civilisations » en objets d'art.
Ce type d'objets ayant cette singularité de ne pas pouvoir fonctionner seuls, et renvoyant dès lors nécessairement aux sociétés qui les ont produits, il faut se demander si la logique de plus en plus artificatoire (notamment des musées) ne tend pas à recouvrir la spécificité de ces « oeuvres » en tant qu'elle demeurent attachées à une ère géographique particulière. Ainsi, un Kanak qui se rend au musée pour y contempler les productions de ses ancêtres ne peut « venir en spectateur avec un regard neuf ». Au contraire, comme l'écrit Marie-Claude Tjibaou : « il serait bon qu'ils posent des questions à leurs vieux : « Qu'est-ce que c'est ?, Qu'est-ce que ça veut dire ?» Nous nous proposons dans le cadre de cette intervention d'apporter des éclairages sur l'apport (ou au contraire la privation) engendré par l'artification, lorsque celle-ci s’applique aux Arts premiers.
- Damien Scolari, doctorant du LAPCOS : "Le Réel dans la création littéraire"
Certains auteurs pointent du doigt un au-delà de la langue et montrent ainsi que la langue nous est étrangère, qu'il faut y habiter. Cet au-delà de la langue peut être le moteur de la création poétique prenons l'exemple d'Antonin Arnaud et d'Henri Michaux. Je présenterai ainsi cette étrangeté dans la langue à partir de ces deux auteurs, qui pointent du doigt la béance entre le mot et de la chose et use de ce Réel dans leur création. Je présenterai donc les moyens de ce jeu créatif dans la poésie reposant sur cet au-delà de la langue.
-Maysa Puccinelli, doctorante du LAPCOS